24 Oct 2000 Comité technique spécial
La teneur de notre dĂ©claration liminaire ne sera pas une rĂ©vĂ©lation pour les membres du CTP central, censĂ©s suivre depuis plusieurs annĂ©es l’Ă©volution d’un mauvais bulletin de santĂ© pour les prĂ©fectures en gĂ©nĂ©ral, mais plus particulièrement pour les fonctionnaires du CNP et du STM.
Pour ces personnels, qui travaillent dans les structures prĂ©fectorales et dans les greffes des juridictions administratives, notre organisation syndicale n’a jamais cessĂ© de tirer les signaux d’alarme sur cette dĂ©gradation continue de leur situation, si prĂ©occupante Ă de nombreux Ă©gards.
Du fait de l’impuissance chronique de notre Administration Ă dĂ©fendre, lors des arbitrages budgĂ©taires, les prĂ©fectures tout comme la situation matĂ©rielle et morale de leurs agents de toutes catĂ©gories, des retards considĂ©rables ont Ă©tĂ© pris. Ces retards s’avèrent aujourd’hui prĂ©judiciables Ă la crĂ©dibilitĂ© d’un plan dit de “modernisation” aussi manifestement dĂ©pourvu des moyens indispensables au maintien d’un service public de qualitĂ© Ă©galitaire pour tous les citoyens.
Les personnels sont en proie Ă un profond malaise, voire Ă une crise de confiance que confirme un faisceau d’informations et d’indices porteurs de risques accrus et de nouvelles difficultĂ©s, dans un contexte gĂ©nĂ©ral de dĂ©rĂ©glementation, d’expĂ©rimentations diverses et multiples, et de flexibilitĂ© du travail.
Comment pourrait-il en ĂŞtre autrement alors qu’ils constatent au quotidien la dĂ©tĂ©rioration de leurs conditions de travail dĂ» notamment au sous effectif endĂ©mique comme l’absence de perspectives de dĂ©roulement de carrière, avec des pourcentages dĂ©risoires de promotions au choix ou le niveau indigent de leur rĂ©gime indemnitaire.
C’est ainsi que depuis plusieurs semaines leur mĂ©contentement s’est notamment cristallisĂ© sur :
·le report Ă l’annĂ©e prochaine du concours interne exceptionnel d’adjoint administratif ouvert aux seuls agents de prĂ©fecture,
·le mĂ©pris et l’arbitraire de l’Administration lors de la tenue des CAP locales d’avancement et de notation,
·les dĂ©placements forcĂ©s d’agents d’un service Ă l’autre, avec premières mises Ă disposition hors des prĂ©fectures,
·des bouleversements d’organigrammes non conformes aux arrĂŞtĂ©s ministĂ©riels ou aux circulaires antĂ©rieurement concertĂ©es ; par exemple la fusion du bureau du personnel et du service dĂ©partemental d’action sociale du ministère de l’IntĂ©rieur,
·un management de plus en plus autoritaire générant une détérioration accélérée du climat social et des conditions de travail,
·une volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e de placer ces agents (y compris par la polyvalence d’emploi) dans une situation de pression croissante, humainement et professionnellement dĂ©valorisatrice.
Le blocage du dialogue social est patent depuis des mois, sur le terrain comme dans les relations entre l’administration centrale et les reprĂ©sentants des personnels. L’ordre du jour du prĂ©sent CTP, surchargĂ© une fois de plus, en est une illustration : sur la quasi totalitĂ© des dossiers examinĂ©s aujourd’hui, les dĂ©cisions sont dĂ©jĂ prises et il ne s’agit que de les faire entĂ©riner par l’instance paritaire dont le rĂ´le est rĂ©duit Ă celui d’une chambre d’enregistrement.
Toute forme de paritarisme est aujourd’hui contournĂ©, au motif, semble-t-il, dixit l’administration, “que les changements proposĂ©s sont cohĂ©rents avec les Ă©volutions ultĂ©rieures susceptibles d’intervenir”.
Aussi, notre organisation syndicale a estimĂ© qu’elle manquerait Ă des exigences Ă©lĂ©mentaires de vĂ©ritĂ© Ă l’Ă©gard des agents, si elle participait Ă des “assises de la modernisation” qui occultent les enjeux rĂ©els et qui nourrissent des illusions quant aux tenants et aux aboutissants de la “rĂ©forme de l’Etat”, conçue comme une entreprise de “refondation sociale” appliquĂ©e au service public et aux fonctionnaires.
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