01 Juin 2000 Non classé
De nombreux salariĂ©s de l’Etat et agents des services publics, en contact avec les usagers, sont de plus en plus confrontĂ©s, au quotidien, Ă des phĂ©nomènes de violence verbale et malheureusement physique, qui portent gravement atteinte Ă la dignitĂ© des personnes.
C’est ainsi, par exemple, qu’en rĂ©action Ă ces comportements inadmissibles, nos collègues inspecteurs et dĂ©lĂ©guĂ©s du permis de conduire et de la sĂ©curitĂ© routière ont Ă©tĂ© amenĂ©s Ă cesser le travail et Ă manifester, Ă la suite d’une tentative d’homicide contre l’un de leurs camarades travaillant Ă MELUN.
Une fois de plus, dans ce type d’affaires, le motif du mouvement d’indignation et de protestation est aussi simple que le message est clair :
En aucun cas et Ă aucun prix, les fonctionnaires et les agents publics n’entendent devenir des cibles vivantes ou servir d’exutoires Ă l’insatisfaction et au dĂ©sarroi d’une partie de nos concitoyens.
Dans les prĂ©fectures et sous-prĂ©fectures, du fait d’un sous-effectif flagrant et de conditions de travail dĂ©gradĂ©es, les collègues en charge notamment de l’accueil difficile de diffĂ©rents publics (nombreux et impatients) ainsi que de la dĂ©livrance des titres ( Ă un rythme souvent insoutenable), subissent une pression physique et psychique insupportable dans la durĂ©e.
Cette pression avec manquements caractérisés à la dignité des personnels, des femmes généralement, le syndicat F.O. la dénonce publiquement et la condamne, tant dans ses effets que dans ses causes objectives.
Dans un contexte gĂ©nĂ©ral tendu, oĂą priment l’individualisme et la rentabilitĂ© Ă n’importe quel prix, la dĂ©liquescence de la sociĂ©tĂ© n’est pas pour nous une justification suffisante pour que soient mise en cause l’intĂ©gritĂ© physique et psychologique des agents publics tout comme leurs lĂ©gitimes intĂ©rĂŞts moraux et matĂ©riels.
RĂ©fugiĂ©s dans leurs cabinets d’experts et de managers ministĂ©riels, les responsables de ce qui risque de devenir un vĂ©ritable “chaos social et de civilisation” ne semblent vouloir prendre en compte ni les rĂ©alitĂ©s de notre vie quotidienne, sociale et professionnelle, ni les criants besoins en effectifs des services publics.
Aussi, Force Ouvrière saisit par avance cette tribune du journal des personnels pour rĂ©agir Ă©nergiquement Ă tout phĂ©nomène de violence, d’intimidation ou de harcèlement moral Ă l’encontre des agents de prĂ©fecture.
LĂ comme dans les autres domaines, il ne suffit pas, en effet, de s’Ă©mouvoir lorsque chacun est personnellement touchĂ©. Il nous faut rĂ©agir collectivement en amont de tous ces problèmes et difficultĂ©s, si mal vĂ©cus, si mal ressentis, surtout quand on en devient les victimes !
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